Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Guy Geoffroy

Réunion du 17 novembre 2011 à 11h00
Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Geoffroy, vice-président de la commission des Lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, suppléant son président :

Je remercie également les rapporteurs de leur travail et de la présentation qu'ils viennent d'en faire. Ayant été pendant plus de 35 ans au contact des élèves, que j'avais mission d'encadrer dans mes différentes fonctions, je témoigne que le sujet n'est pas anecdotique.

Tout en souscrivant aux propos de M. Mallot, je tiens à souligner quelques points importants du rapport, qui exigent une véritable révolution dans les pratiques de l'État. Au moment où celui-ci doit se recentrer sur ses priorités, il importe que les jeunes confiés à l'Éducation nationale bénéficient de toutes les possibilités d'atteindre les objectifs dont dépend leur réussite. On évoque souvent les 150 000 jeunes – et même davantage – qui quitteraient le système scolaire sans bénéficier d'un diplôme ou d'un bagage leur permettant de s'insérer, ainsi que le nombre élevé d'enfants quittant l'enseignement primaire pour entrer dans le secondaire avec de vrais déficits – que, malgré tous les moyens injectés, ils ont fort peu de chances de combler –, mais l'étape du dépistage des difficultés dans les premiers apprentissages n'a, malgré des progrès, pas encore été complètement atteinte. La médecine scolaire est à cet égard incontournable, même si la problématique est évidemment plus large.

Tout ce qui peut permettre, sur des bases médicales solides, le dépistage des troubles du langage et de l'apprentissage doit être privilégié. Tout ce qui peut permettre aux médecins scolaires de se voir conforter dans leur capacité à prescrire des examens doit être conforté. En effet, comme les médecins du travail, les médecins scolaires sont habilités à prescrire, mais ils le font trop peu, comme s'ils craignaient d'entrer en contradiction avec le médecin traitant.

Il y a en outre une urgence nationale à développer l'attractivité du métier de médecin ou d'infirmier en milieu scolaire – on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre ! Il faut se demander si le statut de médecin au sein de la fonction publique permet à de jeunes médecins ou à des médecins expérimentés de passer par la médecine scolaire à un moment de leur carrière. Peut-être d'autres statuts, hors du cadre de la fonction publique, contribueraient-ils à accroître l'attractivité. Évitons la situation dramatique dans laquelle nous nous trouverions si, dans dix ans, compte tenu de la pyramide des âges, plus aucun médecin ne choisissait la médecine scolaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion