Tout d'abord, j'observe que la Commission européenne a été inexistante depuis le début de la crise financière et que, dans la phase actuelle, elle ne concourt toujours pas au règlement des problèmes, il lui arrive même de les accentuer. Les déclarations de M. Michel Barnier sur les agences de notation sont-elles bien venues à un moment où ce ne sont pas leurs appréciations qui sont en première ligne, que tout cela est dépassé ? On peut s'interroger également sur la position européenne concernant l'application des accords de Bâle 3, d'une rigueur qui contraste avec le laxisme des autorités américaines.
Au niveau national, n'y-a-t-il pas quelque schizophrénie collective, au sein de l'Assemblée nationale, à souligner la gravité de la crise tout en émettant sans cesse des critiques sur les mesures douloureuses proposées par le Gouvernement qui n'auraient jamais le bon point d'application ? À la vérité, nous sommes dépendants de phénomènes qui nous dépassent largement et il faut bien admettre que le plan gouvernemental devra être durci si les taux d'intérêt augmentent car ils auront un effet sur le coût de la dette et sur l'économie en général. Dans ce cas, les 6 milliards d'euros mis en réserve seraient insuffisants. Alors, pourquoi ne pas envisager de recettes de privatisation, même s'il faut bien admettre que les cours de bourse ne sont pas très porteurs en ce moment ?