La circonscription dont je suis élue présente la particularité nationale de comporter, à la rentrée 2011, deux collèges fléchés « langue turque première langue ». Cette circonscription abrite en effet une importante communauté d'origine turque et l'on peut comprendre, dans une perspective d'intégration réussie, le souhait de l'inspecteur d'académie de proposer une telle filière. J'ai néanmoins été surprise d'en être informée par la presse.
L'enjeu fondamental est la maîtrise de la langue maternelle, et je m'inscris en faux contre les propos de mes collègues qui invoquent la question des moyens, car l'inspecteur a trouvé les moyens nécessaires pour doter ces établissements de deux enseignants.
La création de ces enseignements était destinée à alléger le programme des enseignements des langues et cultures d'origine – ELCO – assurés au sein de l'école publique et dont il est souvent difficile de connaître la teneur. De fait, les enseignants de ces ELCO, financés non par les deniers publics, mais par les pays d'origine, ont parfois dispensé des enseignements qui n'avaient rien de laïque, ce qui est inacceptable.
Comment peut-on contrôler le travail des enseignants de ces ELCO et s'assurer qu'il est compatible avec la laïcité qui doit prévaloir dans notre système éducatif public ?