Monsieur le ministre, vous l'avez affirmé dans l'un de vos écrits : l'égalité des chances implique que l'État puisse assurer aux élèves des conditions d'enseignement comparables sur l'ensemble du territoire, et que la répartition des moyens devait tenir compte des contraintes structurelles, territoriales et sociales. On ne peut qu'être d'accord avec vous mais, étant venu visiter nos écoles, vous avez pu vous rendre compte que la réalité de l'enseignement scolaire outremer est tout autre, et votre politique n'en tient pas compte. Le taux d'échec scolaire et le taux de redoublement sont bien supérieurs à ceux de la métropole, et le nombre d'élèves en ZEP y est deux fois plus élevé.
Vous le voyez, les contraintes territoriales et sociales sont beaucoup plus marquées dans nos territoires, qui cumulent tous les handicaps.
Simultanément, nos jeunes enseignants stagiaires du second degré, contraints de participer au mouvement académique, se voient affectés du jour au lendemain dans une académie de l'hexagone, avec les conséquences que l'on connaît : frais de transport, de logement, de déménagement, etc. Et si, en 2011, les quatorze stagiaires de Martinique ont pu éviter un départ contraint et précipité, à l'avenir, selon les informations dont nous disposons, le maintien des stagiaires sur place serait jugé trop onéreux pour l'académie de Martinique. Le rectorat envisagerait même de financer leur billet d'avion.
Notons que les autres académies d'outre-mer sont confrontées au même problème.
Monsieur le ministre, l'année de stage est cruciale pour la titularisation et le déroulement de la carrière des enseignants. Par quelles dispositions comptez-vous favoriser le maintien de ces stagiaires dans leur académie d'origine et permettre ainsi à nos élèves, déjà en grande difficulté, de bénéficier de leur enseignement ?