Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite nous a permis d'augmenter de 10 % la rémunération des enseignants en début de carrière. Nous sommes le seul pays qui l'ait fait et, pendant ce temps, en Espagne, le Gouvernement vient de décider de manière autoritaire de baisser de5 % le salaire des enseignants et leur a demandé de travailler deux heures de plus par semaine! De grâce, analysons les choses objectivement, et corrigeons aussi ce qui doit l'être dans l'étude de l'OCDE, qui ne tient compte ni du régime indemnitaire – qui représente en moyenne 7 % du salaire d'un professeur en milieu de carrière –, ni de ce que chaque professeur de France fait en moyenne 1, 3 heure supplémentaire par semaine, ce qui représente quelque 7 % de son temps de service. L'écart est donc de 14 % entre les chiffres présentés dans l'étude de l'OCDE et la réalité, c'est-à-dire la fiche de paye d'un enseignant en France.
J'ai traité tout à l'heure de la baisse des crédits pédagogiques.
Madame Amiable, les enseignants s'interrogent à juste titre sur leur mission car leur métier a changé. Tous les responsables politiques devront prendre position pour dire ce que nous attendons collectivement de l'école et, quand nous serons d'accord sur ce point, indiquer quelles doivent être les missions des enseignants. Leur métier n'est plus celui de 1950, époque à laquelle l'enseignant était d'abord un instructeur. Sa première mission demeure de transmettre le savoir, mais on attend aussi de lui l'accompagnement des élèves par le soutien scolaire, et qu'il consacre une partie de son temps, en équipe, à l'amélioration de la pédagogie.
Estimer l'évolution du nombre d'élèves est un exercice très difficile. Ainsi, pour le premier degré nous avons constaté à la rentrée une baisse des effectifs de 10 700 élèves alors que nous avions prévu une augmentation de 29 000 élèves . Dans le second degré, l'effectif a augmenté de 20 000 élèves alors que nous tablions sur 37 000 élèves supplémentaires.
En matière de médecine scolaire, le problème est celui des déserts médicaux en général. La conclusion de partenariats avec la MGEN et la médecine de ville ainsi que la revalorisation de la médecine scolaire me semblent les meilleurs moyens de rendre ce métier plus attractif.