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Intervention de Yves Durand

Réunion du 26 octobre 2011 à 21h00
Commission élargie : commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Durand :

Pour le dernier budget de la mandature, nous aurions pu espérer disposer d'un bilan de la politique éducative menée depuis cinq ans et de quelques perspectives. Nous devrons nous en passer.

Ce budget est schizophrénique, sans aucun lien avec la réalité ni la situation actuelle de l'école, et les propos du ministre ne font, hélas, que le confirmer. Tous les rapports de l'OCDE, notamment ceux issus des enquêtes PISA, comme de la Cour des comptes contredisent vos déclarations. Notre système éducatif se classe aujourd'hui parmi les plus moyens des pays développés alors qu'il était en tête des classements il y a encore quelques années.

Le niveau d'encadrement diminue, notamment dans le primaire, contrairement à ce qui est écrit. Vous citez des moyennes, tout en sachant pertinemment qu'elles ne signifient rien.

Le métier d'enseignant n'attire plus, en grande partie du fait de la réforme de la formation qui perturbe beaucoup les jeunes enseignants. J'en veux pour preuve – nous ne devons pas disposer des mêmes chiffres vous et moi – que 10 % des postes n'ont pu être pourvus l'an dernier au CAPES. Cet assèchement du vivier sera catastrophique dans les années à venir. N'y est sans doute pas étranger non plus le fait que nos enseignants soient parmi les moins bien payés et les moins bien considérés des pays de l'OCDE, comme les enquêtes de cette institution l'ont établi. Ce ne sont pas 150 euros de plus pour trois mois qui apporteront une solution ! Et, bien entendu, le gel du point d'indice dans la fonction publique n'arrange rien.

La scolarisation des moins de deux ans est en baisse drastique. C'est d'ailleurs là, hélas, semble-t-il, votre seule ambition. Au nom, bien sûr, du dogme du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, principe que la Cour des comptes elle-même juge inadapté, et même stupide. Bien que la qualité de l'enseignement en pâtisse, vous persistez en prévoyant de supprimer encore 12 000 postes en 2012.

Alors que chacun s'accorde sur la nécessité de faire porter l'effort sur l'enseignement primaire, vous y supprimez plus de 5 500 postes. Comment, dans ces conditions, pourrez-vous tenir la promesse du Président de la République que dans le primaire, au final, ouvertures et fermetures de classes s'équilibrent ? La réponse se trouve, hélas, dans le bleu. On y apprend que certaines modalités d'enseignement des langues vivantes seront supprimées, que l'importance des moyens d'éducation affectés en-dehors des classes va être remis en cause, de même que le dispositif de remplacement des enseignants absents. On y apprend aussi que les effectifs dans les classes maternelles et élémentaires augmenteront. Autant dire que la qualité de l'enseignement va se dégrader encore.

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