Nous en sommes tous conscients, il convient d'améliorer la qualité de l'encadrement des clubs sportifs amateurs : toutefois, à force de vouloir le professionnaliser, ne risque-t-on pas de tuer le bénévolat ?
Je prendrai l'exemple du cyclisme. L'encadrement des jeunes coureurs est nécessaire en raison du risque du dopage : aussi chacun peut-il comprendre que la fédération française de cyclisme ait eu à coeur d'édicter des mesures très contraignantes à l'égard des clubs.
Aujourd'hui un club, pour pouvoir monter en division nationale 1 ou 2 doit disposer d'un budget minimal et son encadrement doit être assuré par un entraîneur et par un directeur sportif salariés. Or, dans les petits clubs sportifs, qui atteignent parfois un bon niveau de compétition, l'encadrement est assuré par des bénévoles qui ont toutes les qualifications nécessaires sans rien coûter au club.
Personne ne proteste contre l'obligation de recourir à des salariés : les bénévoles sont satisfaits de devenir salariés et les dirigeants des clubs, qui ne peuvent pas s'y opposer, se retournent vers la collectivité. Or, comme le ministre de l'éducation nationale l'a rappelé tout à l'heure, nous sommes entrés dans une période de grande rareté de la ressource publique. Ou bien le club est adossé à une commune riche et il conserve son classement, ou il ne l'est pas, et il est déclassé.
Certes, cette réglementation dépend non de l'administration mais des fédérations sportives. Toutefois, n'est-il pas possible d'intervenir ? Le mieux est l'ennemi du bien : or nous confondons actuellement la qualification de l'encadrement avec sa professionnalisation. Dès lors que les conditions de qualification sont remplies, pourquoi recourir à des salariés ? Ne vaudrait-il pas mieux préserver le bénévolat chaque fois que c'est possible ?