Si j'ai fait cette réponse à la demande d'entretien qui m'était adressée à la suite du rapport de l'ONZUS, madame Robin-Rodrigo, c'est parce que nous savons tous, quelles que soient nos convictions politiques, que les quartiers populaires subissent plus fortement les crises. Nul ne s'étonne donc que le taux de chômage puisse être plus élevé que la moyenne nationale dans les quartiers, y compris sous des gouvernements de gauche. Il faut donc rester prudent dans ses déclarations. Pour ma part, je garde trace de toutes les miennes – peut-être aurons-nous l'occasion d'en reparler un jour.
S'il existait des recettes miracle, cela se saurait. Nous le savons, la situation de l'emploi dans les quartiers est difficile. C'est pourquoi Xavier Bertrand met en oeuvre une politique de l'emploi plus territorialisée. Ainsi, 15 000 contrats d'autonomie – un dispositif efficace, qui débouche sur 42 % de sorties positives – sont prévus pour les quartiers difficiles. Il y a donc bien une politique de l'emploi en direction de ces quartiers. Nous concentrons également nos efforts sur l'emploi dans les 33 CUCS que nous expérimentons. Mais, je le répète encore une fois, l'emploi ne se décrète pas !
Que M. Goldberg, qui suit de près le dossier du Grand Paris, soit rassuré, les moyens de la société du Grand Paris sont suffisants par rapport à ses besoins. Il sait par ailleurs mieux que personne que les 4 milliards qu'il a évoqués font l'objet d'un engagement de l'État à partir de 2014. Le plan de financement de l'État – qui englobe les crédits relatifs au plan de mobilisation pour les transports, inscrits au budget du ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement –, mais aussi de la région, figure du reste en annexe de l'accord que j'ai signé le 26 janvier avec le président de la région Île-de-France, Jean-Paul Huchon. Tous les financements sont donc au rendez-vous. Je tiens à saluer le travail de votre rapporteur général Gilles Carrez, mais aussi de Jean-Yves Le Bouillonnec, qui a beaucoup contribué à Paris Métropole, avec Jacques JP Martin et Patrick Braouezec, qui en deviendra prochainement le président et ne pouvait être là ce matin. Tous les élus d'Île-de-France qui s'intéressent au projet du Grand Paris savent que la société du Grand Paris n'a pas de difficultés de financement, et que tous les engagements pris ont été tenus. Je reste bien entendu à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.
Jean-Michel Villaumé a posé une vraie question, que son collègue Jean Dionis du Séjour évoque souvent devant la Commission des affaires économiques : celle des villes moyennes. Je dis souvent qu'en matière de politique de la ville, certains lieux demandent l'intervention de Canadair, tandis que d'autres ont besoin d'extincteurs, mais que, si l'on n'utilise pas d'extincteurs, on aura besoin de Canadair. Bref, vous prêchez un convaincu. La rénovation urbaine est souvent plus difficile à conduire dans les villes moyennes que dans les grandes villes, y compris en termes d'ingénierie. Car il faut le redire, le génie de Jean-Louis Borloo dans cette affaire de rénovation urbaine ne tient pas seulement aux crédits, mais aussi à l'ingénierie, même si les 12 milliards d'euros vont générer environ 43 milliards d'euros de travaux – qui sont aussi des emplois pour nos quartiers, madame Robin-Rodrigo, avec des clauses d'insertion. Les entreprises de BTP de vos circonscriptions vous diront mieux que tous les experts ce que la rénovation urbaine apporte à nos départements et à nos villes en termes de développement économique. Je veillerai donc à faire en sorte que les villes moyennes continuent d'être éligibles aux CUCS.
Sans esprit de polémique et en toute amitié, je crois pouvoir à M. Villaumé qu'il offre l'exemple typique de ce que j'évoquais dans mon propos introductif. Il déplore une diminution de 50 000 euros sur le CUCS…