Je voudrais moi aussi questionner le président Boyon sur la façon dont la loi d'août 2000 a été détournée. En effet, cette loi visait à corriger la concentration du nombre des opérateurs, l'intérêt général exigeant l'émergence de nouveaux entrants dans le paysage audiovisuel. Or est intervenu l'achat des chaînes AB par TF1, puis celui des chaînes de Pathé et maintenant de celles de Bolloré. In fine, les opérateurs historiques retrouvent leur monopole. S'ils étaient, d'une certaine façon, sortis par la porte, ils rentrent par la fenêtre.
Tout cela se fait sans que le CSA – et peut-être, dans une moindre mesure, l'Autorité de la concurrence – n'agisse en gardien vigilant de l'esprit de la loi d'août 2000 qui était de favoriser le pluralisme et donc la diversité des opérateurs. C'est d'autant plus troublant que ces rachats sont des opérations extrêmement rentables commercialement. Ainsi, certains ont valorisé un bien public, la fréquence, qui leur avait été attribuée en fonction d'un certain nombre de critères, et ont amassé, à partir de ce bien public, des fortunes considérables. Je voudrais connaître le point de vue du président Boyon sur cette évolution du paysage de la TNT, à la veille de l'attribution des six nouvelles chaînes.