La question de la coordination est une question centrale. Dans la gouvernance de la dépendance, la coordination doit se faire à plusieurs niveaux. Elle doit d'abord s'opérer entre les acteurs politiques – les conseils généraux, les conseils régionaux, mais aussi les communes, qui gèrent un grand nombre de services tels que les téléalarmes, les animations ou le portage de repas, et enfin l'État et son bras armé, la sécurité sociale. Mais elle se fait aussi au chevet de la personne malade, à son domicile. Lors de la Journée des personnes âgées, il y a une quinzaine de jours, je suis allée offrir une rose à une dame isolée. « Je suis contente de vous voir, me dit-elle, car je ne vois jamais personne. » Elle voyait pourtant une aide-soignante trois fois par jour, un kinésithérapeute trois fois par semaine et son médecin tous les deux jours !
Il faut aussi un décloisonnement entre le sanitaire, le médico-social et le social. La frontière entre le sanitaire et le médico-social est une des questions cruciales de la prise en charge de la personne dépendante. À l'interface, il faut déployer des structures et des personnels de case manager. Je ne prise guère ce terme – une personne n'est pas un cas, mais avant tout une personne, une situation, le membre d'une famille. Mais il a le mérite d'être clair : les Anglo-Saxons ont su déployer à l'interface des deux systèmes ces métiers qui permettent d'assurer une fluidité entre eux. Il y a chez nous un travail considérable de décloisonnement à faire. J'ai mis en place les outils avec les ARS ; reste à s'en servir. Ce sera le travail de la décennie qui s'ouvre.