Il me semble très heureux qu'il y ait débat. Je n'émets aucune critique sur la mission d'information commune relative à la mise en oeuvre de la réforme de l'audiovisuel extérieur de la France ni sur l'organisation de ses travaux, mais en tant que rapporteure des crédits de l'audiovisuel, c'est mon droit et même mon devoir que de m'intéresser à l'utilisation des quelque 315 millions d'euros de crédits attribués à l'AEF. Il me semble également qu'il avait été convenu avec les responsables de l'AEF qu'en attendant les conclusions de notre mission, un moratoire serait établi sur les réformes, en particulier la fusion de France 24 et RFI. Or, il n'en est rien, la fusion se prépare à marche forcée et les dirigeants de l'AEF semblent, selon moi, se soucier fort peu des travaux de la représentation nationale. Je ne sais pas si c'est une raison suffisante pour m'imaginer comme un Fouquier-Tinville en jupons, mais l'image est amusante. M. Herbillon nous fait remarquer que nous sommes tous d'accord sur les dirigeants de l'AEF, il me semble que ce n'est pas le cas. Lorsque j'ai auditionné M. de Pouzilhac, cette audition étant ouverte à tous d'ailleurs, il a tenu des propos qui indiqueraient qu'il a fourni à l'État et à l'AEF des chiffres truqués, ce qui ne me paraît pas digne d'un dirigeant de cette importance, quels que soient ses dons de communicant par ailleurs.
Mes propositions sur TV5 Monde ne me sont pas personnelles, mais sont celles d'un certain nombre de spécialistes entendus par la mission : il convient de sortir TV5 Monde de l'AEF, les dirigeants eux-mêmes de TV5 Monde comme de l'AEF conviennent qu'ils sont l'un pour l'autre un problème. Sans préjuger des conclusions de notre mission, il me semble du rôle d'un rapporteur du budget de l'AEF d'aborder cette question aussi, comme de souligner qu'il est pour le moins curieux de voter des crédits énormes pour l'AEF sans disposer d'un contrat d'objectifs et de moyens ou d'une communication cohérente sur la stratégie et encore moins sur sa situation et ses perspectives financières. Comme le remarque Mme la Présidente, à laquelle je rends hommage sur ce point, nous avons deux rapporteurs pour la mission, de tendance différente, permettant de traduire des opinions et des avis éventuellement divergents. Nous sommes tous ici défenseurs des missions de service public, ce n'est pas, je crois, être coupeuse de têtes que de le réaffirmer.