L'audition du ministre de la culture et de la communication hier m'a déjà permis de m'exprimer sur les questions de la presse, mais je voudrais souligner, en approuvant le rapport de notre collègue Michel Françaix, la gravité de la situation. J'ai rencontré les salariés de France Soir, vous connaissez la situation de La Tribune, il est urgent de réorienter les aides vers les titres nationaux ou régionaux qui connaissent des difficultés, au risque sinon de les voir disparaître avant même l'examen de la prochaine loi de finances.
S'agissant de l'AFP, nous avons eu des auditions sur une réforme inexpliquée puis une proposition de loi a été déposée au Sénat ; la situation semble maintenant en attente de projets dont la préparation, si elle est toujours en cours, échappe complètement à la concertation avec les personnels de l'Agence et leurs représentants.
Je remercie Mme Martinel pour la clarté et le courage de la partie de son rapport consacrée à l'audiovisuel extérieur de la France. Je pense également que la solution serait de rapprocher France 24 de France Télévisions et RFI de Radio France, parallèlement à une autonomie de TV5 Monde. Les dysfonctionnements de l'audiovisuel extérieur nous étaient expliqués par l'incompatibilité du duo dirigeant, or depuis le départ de Mme Christine Ockrent, il ne semble pas que la situation se soit améliorée. La raison en est que la réforme elle-même s'est faite sans que soient définis les objectifs et le rôle de chacune des entités de l'audiovisuel extérieur, RFI ou France 24. S'y sont ajoutés de graves problèmes de gestion dont des plans sociaux et des déménagements très coûteux. Ce serait inimaginable dans une entreprise privée. On peut s'étonner que les ministères de tutelle s'en soient aussi peu alarmés. Enfin, la gestion des personnels est déplorable et lorsque j'évoque leur souffrance, non seulement à RFI mais aussi à France 24 où les départs se multiplient, le ministre me répond, comme hier soir encore, que la situation est rétablie. Ce n'est pas vrai, rien ne marche dans l'AEF, il est essentiel d'entendre ce que dit notre rapporteure à ce sujet. J'espère également que la mission qui lui est consacrée, dont les travaux vont reprendre – ce dont je me félicite – puisse déboucher sur des conclusions permettant la mise en place d'un véritable audiovisuel extérieur de la France.