Il est important en effet de s'intéresser à l'audiovisuel extérieur de la France et les propositions de Martine Martinel d'un rapprochement entre France 24 et France Télévisions et entre RFI et Radio France, tout en conservant la singularité de TV5 Monde, me semblent tracer une perspective intéressante.
S'agissant de la presse, après le souhait exprimé par les États généraux de « réenchanter la presse », je crains que ce ne soit le désenchantement qui soit au rendez-vous. La situation de la presse quotidienne en France tourne à la catastrophe, probablement en raison notamment d'un mauvais ciblage des aides publiques. Ainsi, sur 1,2 milliard d'euros, près de la moitié vont à La Poste. Le plan qui nous a été proposé de réforme des aides à la presse s'appuie sur la création annoncée d'un fonds, qui pour l'instant ne change rien, et d'une conférence annuelle des éditeurs de presse qui est une bonne initiative pour autant qu'elle dispose des moyens nécessaires à l'évaluation et à la transparence des aides.
La presse citoyenne, pour reprendre les termes de notre rapporteur, me semble davantage aidée par le soutien au portage qui, à 95 %, aide directement la presse quotidienne régionale ou nationale, contrairement aux aides versées en application des accords avec La Poste qui bénéficient surtout aux magazines et à la presse professionnelle. Cette dernière, notamment la presse d'entreprise, uniquement servie par abonnement, est ainsi subventionnée à 100 %, ce qui ne manque pas de poser question. Or, alors qu'un effort doit être fait en matière de portage, les crédits qui lui sont consacrés passent de 67,9 millions d'euros à 45 millions d'euros.
Face au défi du numérique, notre rapporteur souligne que ne sont dégagés que 20 millions d'euros de crédits. Il ne s'agit, dès lors, au mieux que de préparer une priorité pour demain et non de la considérer comme actuelle… Or il y a urgence, notamment sur les kiosques numériques. Face à ceux que propose Apple, imposant une commission de 30 % sur toutes les transactions, d'où l'absence complète des quotidiens nationaux français, des initiatives sont nécessaires, comme celle qui se développe pour la presse quotidienne régionale. À défaut, l'avenir même de la presse française est en cause.
S'agissant enfin de l'AFP, l'incertitude est complète, tant en termes de financements durables, ce qui la rapproche d'ailleurs de France Télévisions, que de management. Je remercie donc Michel Françaix pour son excellent rapport sur toutes ces questions.