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Intervention de Jean Roatta

Réunion du 26 octobre 2011 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Roatta, rapporteur pour avis :

Je partage l'avis général concernant les visas. Cette question doit être revue, et la culture n'est pas la seule à être touchée ; il y a également le sport – je suis d'ailleurs souvent sollicité par des sportifs de haut niveau – et l'économie. Il y a dix jours, par exemple, nous avons organisé une manifestation à Marseille réunissant toutes les instances portuaires de la Méditerranée. Beaucoup de personnes, notamment des Algériens, n'ont pas pu venir faute de visas. Il nous incombe, à nous législateurs, de changer ces méthodes, car « l'avenir n'a pas droit à la poussière ».

En ce qui concerne la langue française, je remarquerai à l'intention de notre collègue Bernard Debré que ce sont les chercheurs eux-mêmes qui imposent la publication en anglais. Telle est la réalité.

Je souhaite dire à notre collègue Marcel Rogemont, au sujet de la circulaire « Guéant-Bertrand » du 31 mai 2010, que je me bats sur ce sujet parce que je la trouve inadmissible. Président du groupe d'amitié France-Maroc qui réunit 192 députés, je connais des étudiants marocains qui sont scandalisés parce qu'ils ne peuvent pas rester sur notre territoire, même en formation. J'ajouterai que, si on lit attentivement cette circulaire, on s'aperçoit que certains pays, dont la Tunisie, font exception. Il est indispensable de réviser ce texte qui pénalise tous ces jeunes et les incite, comme le rappelait notre collègue Marie-George Buffet, à s'adresser à d'autres pays et surtout au Canada.

En ce qui concerne l'enseignement français à l'étranger et la gratuité, nous avons eu ce même débat l'année dernière. Notre collègue Geneviève Colot et Madame la sénatrice Sophie Joissains ont rédigé à ce sujet un rapport très intéressant. La gratuité est un beau principe. Toutefois, la réalité budgétaire nous impose des contraintes que nous ne pouvons pas esquiver. On est donc revenu aujourd'hui aux années 2007-2008. Nous verrons ce qui sera possible au plan budgétaire dans les années à venir. Il reste qu'il s'agit d'un domaine très important dans la mesure où les jeunes qui ne peuvent pas bénéficier de la scolarité des établissements français s'adressent à d'autres pays, tels que les États-Unis ou le Royaume-Uni.

À propos des bourses et de l'EPIC Campus France, je souhaite préciser à notre collègue Marie-George Buffet que, comme je l'ai indiqué dans mon rapport, c'est seulement l'année prochaine que nous pourrons établir un bilan puisque cet établissement sera mis en place au 1er janvier 2012.

Pour répondre à un certain nombre de nos collègues, dont Alain Marc, j'insisterai sur le fait que les Saisons culturelles sont importantes. Leurs retombées économiques ont été indéniables, s'agissant des Années France-Chine ou France-Brésil. Cependant, comme je l'indique dans mon rapport, nous ne disposons pas de véritable bilan et c'est pourquoi l'Institut français travaille actuellement à la définition d'indicateurs permettant de mesurer l'impact de ces manifestations.

Il convient, par ailleurs de rationaliser les Saisons, en faire moins, mais mieux les préparer – trois ans de préparation sont nécessaires pour réussir une Saison, nous a-t-on dit au cours des auditions – ; la professionnalisation du Bureau des Saisons au sein de l'Institut français le permettra.

J'ajouterai que pour que les Saisons irriguent l'ensemble du territoire, les ministères devraient s'appuyer davantage sur les parlementaires qui non seulement ont une expérience et des racines locales, en tant que maires, conseillers généraux ou régionaux, mais sont aussi membres de groupes d'amitié avec des pays étrangers.

Mais on ne peut pas compter uniquement sur les collectivités locales, et Michel Herbillon ainsi que Patrick Bloche ont insisté sur le fait qu'il fallait un engagement ferme et définitif de l'État.

Jean-Luc Pérat a eu raison de parler du rôle de l'Europe. Comme Lille en 2004, Marseille sera capitale européenne de la culture en 2013, et ce n'est pas la ville de Marseille uniquement, mais toute une région, qui est concernée.

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