Il s'agit d'un montant globalisé, multilatéral.
La natalité et la contraception, questions très importantes tant en Afrique que dans d'autres pays, comme vous l'avez justement rappelé, et qui avaient d'ailleurs fait l'objet d'un colloque ici même, ont été largement évoquées lors de la conférence de Ouagadougou. Certains témoignages de représentantes du continent africain étaient à cet égard tout à fait extraordinaires.
Monsieur Schneider, je suis profondément persuadé que l'Afrique est le continent du xxie siècle. Je rappelle à ce propos le discours tenu par le Président de la République au Cap : une Afrique en croissance, une croissance endogène, un soutien aux PME, l'intervention du secteur privé et, sur le plan politique, des avancées essentielles telles que la présence de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU. Les choses bougent en Afrique, même si la situation diffère d'un pays à l'autre, et des changements économiques très importants sont en train de se produire. À côté des taux de croissance à deux chiffres des pays émergents et de ceux presque nuls des pays européens, ceux des pays africains dits « fragiles » affichent une moyenne de 6 %. Dans certains pays, comme le Rwanda ou le Nigeria, ces taux atteignent même 8 %.
Il nous faut inventer, sur la base des décisions prises par les Africains pour les Africains, une politique de développement absolument différente de celle qui était pratiquée hier sur le mode de la compassion, de la charité ou de la repentance. Il faut mettre en place un partenariat équilibré, dans un respect mutuel. Samedi matin encore, à Bamako, dans son allocution au Forum de l'eau, M. Jean Ping invitait à laisser les Africains régler les problèmes des Africains. J'ai applaudi des deux mains et déclaré à M. Ping que nous devions aider les Africains à régler leurs problèmes à partir de leurs propres priorités, car il y allait autant de notre intérêt que du leur. Si ces pays ont une croissance très supérieure à la nôtre, nous irons chercher chez eux des points de croissance pour nous. Cette inversion du mouvement par rapport au passé nous ouvre des perspectives intéressantes. Avec 2 milliards d'habitants, le marché africain sera considérable et le continent possède des ressources très importantes. Soyons aussi présents que possible.