Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michel Huguier

Réunion du 20 octobre 2011 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Michel Huguier, membre de l'Académie nationale de médecine :

Prenons l'exemple de l'obésité : améliorer les politiques de prévention suppose d'adresser à la population des messages clairs, et pour ce faire, il ne faut pas mettre l'accent sur les facteurs génétiques à l'oeuvre dans cette pathologie : leur effet reste marginal et cela risque de troubler les messages de santé publique, voire de servir d'alibi à ceux qui s'y opposent. En outre, s'agissant des facteurs environnementaux – et notamment familiaux –, il ne faut pas non plus confondre association et causalité.

Associer les acteurs locaux aux politiques de prévention est par ailleurs fondamental. C'est par exemple le cas en matière d'équilibre nutritionnel des enfants : un décret de septembre 2011 a réglementé de façon très stricte l'équilibre des repas servis dans les cantines scolaires. Ce ne me semble pas une démarche pertinente. Il aurait mieux valu subventionner les cantines pour qu'elles enrichissent leurs menus en fruits frais et légumes cuits, en partenariat avec les producteurs locaux et les fédérations d'agriculteurs ; une telle mesure aurait d'ailleurs aidé plus efficacement les agriculteurs que les allègements de charges qu'on leur propose aujourd'hui…

Par ailleurs, en matière de dépistage, il ne faut pas confondre expert et spécialiste. Un médecin spécialiste peut avoir une grande expérience clinique, sans pour autant posséder la rigueur scientifique et les connaissances méthodologiques requises des experts. C'est pourquoi il faut faire appel aux professionnels qui possèdent ces qualités, comme les biostatisticiens, qui ont en outre l'avantage d'être relativement neutres vis-à-vis des différentes spécialités médicales.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion