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Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 20 octobre 2011 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

Les campagnes de vaccination tombent sous le coup de ce que j'appellerais une loi d'exception puisque les laboratoires peuvent gérer celles qu'ils veulent promouvoir. En l'occurrence, la rougeole me paraît bien plus relever de l'urgence de santé publique que le cancer du col de l'utérus mais – je ferai moi aussi de la provocation – il est vrai que cette vaccination rapporte sans doute beaucoup moins. Convient-il donc de laisser les campagnes de vaccination aux mains des laboratoires ou relèvent-elles de la responsabilité de l'État ?

De plus, la vaccination contre le HPV n'empêche en rien les actions de prévention primaires telle que l'examen annuel du col de l'utérus à partir de vingt-cinq ans et il me semble qu'il serait plus utile de consacrer les 350 euros que coûte la vaccination d'une personne à la réalisation de frottis réguliers.

Vous avez évoqué les hypertensions artérielles dites légères, la délivrance d'un médicament étant en l'occurrence également préventive contre d'éventuelles complications. N'est-ce pas là le signe d'un échec puisqu'il aurait dû être possible de cibler les comportements qui en sont à l'origine ? Que pensez-vous, en outre, de la sortie des hypertensions sévères de la liste des affections de longue durée ? Les personnes qui en souffrent éprouvant des difficultés à accéder à des contrats mutuels, la politique de prévention à leur égard n'en pâtira-t-elle pas ?

Je ne suis pas choquée qu'en matière de contraception des jeunes filles puissent échapper au contrôle parental : outre que c'est de leur corps qu'il s'agit, il est parfois très difficile d'aborder ces sujets dans certaines familles. Je rappelle, de surcroît, que la contraception d'urgence sous anonymat a été instaurée assez facilement et que 200 000 interruptions volontaires de grossesse par an ont encore lieu en France.

Enfin, n'êtes-vous pas sensible à certains paradoxes législatifs ? Les dégâts de santé publique liés à l'alcool sont considérables, or, la publicité pour l'alcool est autorisée sur internet. De la même manière, le prélèvement d'une taxe sur les jeux a été voté afin de financer les problèmes liés à la perte d'autonomie des personnes âgées, or, la libéralisation des jeux en ligne favorise un accroissement de l'addiction. N'est-on pas en train de faire tout et n'importe quoi ?

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