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Intervention de Jean-Marie Le Guen

Réunion du 26 octobre 2011 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 — Avant l'article 10, amendement 361

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen :

J'écoute depuis une dizaine de minutes les propos de nos collègues de la majorité, de Mme la ministre et de M. le rapporteur et je suis très étonné.

En effet, chers collègues, vous ne cessez de dénoncer les mutuelles et, plus largement, toutes les assurances complémentaires alors que, d'un point de vue pratique, vous transférez de plus en plus de dépenses sur ces mêmes mutuelles que vous fustigez ! Et ce d'un point de vue non seulement pratique mais aussi théorique – soyons honnêtes –, puisque vous avez l'intention de faire en sorte que ces assureurs complémentaires prennent de plus en plus la place de l'assureur obligatoire.

Voir un tel acharnement est un premier sujet d'étonnement pour moi. Vous dénoncez le caractère profondément malin des assurances complémentaires mais vous ne cherchez pas à réguler le marché ni à améliorer la transparence. Vous vous contentez de les critiquer.

Deuxième sujet d'étonnement : votre argumentaire permanent consiste à parler de reste à charge en éliminant le coût des complémentaires. Lorsque nous évoquons le coût de plus en plus élevé de la santé pour les Français et les inégalités qui en découlent, vous nous répondez : « Pas du tout ! » – mais vous ne parlez que du reste à charge hors assurance complémentaire.

Maintenant que nous discutons de la protection sociale, vous venez nous expliquer que les assurances complémentaires sont tout sauf transparentes, sont affreusement chères, ont la capacité d'augmenter les tarifs et de faire payer les Français indépendamment de leur jugement !

Il faudrait que vous choisissiez pour que votre discours soit cohérent !

Ou bien vous considérez que les assurances complémentaires sont le relais naturel et satisfaisant de la protection sociale obligatoire, et vous parlez, d'une façon, certes, hypocrite mais du moins logique, du reste à charge hors assurance complémentaire.

Ou bien vous considérez que, dans ce pays, on a un problème de protection sociale complémentaire, et, dans ce cas, ne vous contentez pas de les taxer ou de les dénoncer, faites en sorte d'établir une véritable transparence et une concurrence satisfaisante.

Assumez l'un ou l'autre de ces discours, par pitié !

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