On peut s'interroger, madame la ministre, sur la question de savoir pourquoi les étudiants ne connaissent pas les dispositifs qui existent et qui leur sont proposés, au niveau national comme au niveau régional. Dans ma région il y a, comme en Île-de-France, un dispositif un peu plus large que celui que vous présentez.
La première leçon à en tirer, c'est que votre dispositif est centré sur les plus pauvres des étudiants. Nous sommes d'accord pour dire qu'il vaut mieux commencer par eux, mais nous constatons aujourd'hui que beaucoup d'étudiants sont confrontés à des difficultés financières pour se loger et s'installer. Ils sont un certain nombre à devoir travailler pour payer leurs études. Face à cette augmentation de leurs charges, ils se disent que, comme ils sont jeunes, le risque de maladie est moins important pour eux que pour d'autres. Ils en viennent à faire sciemment et quasiment rationnellement – de leur point de vue – un arbitrage en défaveur de la santé.
Un certain nombre de collectivités viennent donc compléter les dispositifs trop restrictifs mis en place par l'État. C'est le cas de mon conseil général, comme je vous l'ai dit hier, mais vous avez balayé l'exemple d'un revers de la main : vous considérez que ce n'est pas possible puisque vous avez vous-même mis en place une aide.
L'enjeu est véritablement d'accompagner et d'informer les jeunes, de mettre en place des actions à leur intention. Cela s'appelle engager des politiques de santé publique, passant notamment par la mise en place de centres de santé qui soient accessibles aux jeunes.