Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. Alain Juppé, ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes.
Ce week-end, la Tunisie a connu un moment historique, avec le déroulement d'élections libres. Le peuple tunisien a pu s'exprimer démocratiquement, comme l'attestent les rapports publiés hier par les observateurs internationaux ; comme le confirme aussi notre collègue Dino Cinieri, président du groupe d'amitié France-Tunisie, qui s'est rendu sur place et a pu visiter de nombreux bureaux de vote. Il s'agissait, rappelons-le, pour les Tunisiens d'élire une assemblée chargée de poser les bases de ce qui sera demain la Constitution tunisienne.
Notre propre histoire, notamment en référence à 1789, nous enseigne qu'une société sans Constitution ne peut assurer la garantie des droits. Nous souhaitons que les peuples qui ont initié le Printemps arabe soient animés de la volonté de mettre au coeur de leur nouveau pacte les valeurs universelles de liberté et de respect des droits, les droits des femmes en particulier. C'est donc aujourd'hui une immense attente populaire et internationale qui pèse sur les 217 représentants élus par les Tunisiens.
Dans ce contexte, pouvez-vous, monsieur le ministre d'État, revenir sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé ce scrutin ? Comment faut-il interpréter le résultat de ces élections ? Faut-il s'en inquiéter, notamment au regard du respect des libertés fondamentales ? Pouvez-vous également nous dire de quelle façon la France continuera d'accompagner le peuple tunisien et ses représentants ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)