Monsieur le député, je suis contraint de répondre en deux minutes à une question qui mériterait de longs développements et de vrais débats.
La décision allemande est souveraine ; le Président de la République comme le Premier ministre ont demandé qu'elle ne soit pas commentée. En même temps, nous avons dit très clairement qu'elle aurait des conséquences pour l'Allemagne, pour la France et pour l'ensemble de l'Union européenne.
Le rapport que vous venez de citer pointe deux risques réels qu'il ne faut pas surestimer – évitons le catastrophisme –, mais qu'il ne faut pas sous-estimer – nous devons être vigilants.
Le premier risque à court terme porte sur les approvisionnements cet hiver, si des facteurs très défavorables étaient réunis : hiver très froid, retard dans la mise en oeuvre des centrales à gaz et à charbon en Allemagne, arrêt immédiat des centrales allemandes. Dans ce scénario, oui il pourrait y avoir des difficultés. C'est pourquoi j'ai demandé à Réseau de transport d'électricité de me remettre un rapport dès le 10 novembre. Le lendemain je réunirai le comité de veille que j'ai créé au lendemain de la décision allemande pour que nous puissions prendre toutes les précautions nécessaires. Vous savez qu'à plus long terme la loi NOME nous apportera des capacités de pointe.
L'autre risque, vous avez raison, c'est celui d'une plus grande dépendance à l'égard du gaz russe. C'est pourquoi ce rapport me paraît conforter la politique énergétique française, qui est faite d'efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables dans des proportions importantes : biomasse, biogaz, éolien multiplié par quatre, photovoltaïque multiplié par cent.
Mais, vous l'avez souligné, le socle repose quand même sur un nucléaire civil de grande qualité…