Une nation digne de ce nom ne peut accepter un tel diktat.
Oui, il faut réduire les déficits, mais en faisant payer ceux qui les ont provoqués, c'est-à-dire ceux qui, depuis des années, détournent les richesses du pays à leur profit.
En quinze ans, les plus grosses fortunes françaises ont progressé six fois plus vite que les richesses du pays. Les rémunérations des PDG des banques françaises ont augmenté de 45 % en un an. Le journal Les Échos vient de révéler que 400 sociétés européennes cotées présentent « un insolent profil ». Leurs marges de profits étant revenues au niveau d'avant la crise, elles possèdent aujourd'hui un coussin de sécurité de 3 000 milliards d'euros, soit plus de dix fois le budget de la France, placés pour l'essentiel dans des paradis fiscaux ! Voilà la réalité ! L'argent coule à flots pour les uns pendant que vous demandez aux autres de payer l'addition.
Pour sortir de la crise et réduire les déficits, il faut avoir le courage de mettre un terme au détournement organisé des richesses nationales par une petite caste de nantis. L'urgence aujourd'hui, c'est taxer le capital comme le travail, taxer les transactions financières et spéculatives, interdire les paradis fiscaux, réduire les cadeaux fiscaux et les exonérations de cotisations sociales inefficaces pour l'emploi qui représentent, avec l'évasion fiscale, deux fois le montant du déficit budgétaire prévu cette année. Il faut construire une grande banque publique afin d'orienter l'argent vers la relance de l'économie et le progrès social.
En aurez-vous le courage ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)