Vous le dites vous-même, monsieur Bur !
Avec la crise du Mediator, le Gouvernement et sa majorité ont semblé découvrir les avantages d'une régulation forte du système de santé. Et beaucoup des dispositions proposées – je vous rappelle que nous n'avons pas voté contre le texte de loi sur le médicament – s'inspirent de propositions présentées ou soutenues ici. Mais vous n'allez pas assez loin ! C'est à une remise à plat complète des médicaments remboursés qu'il faut procéder. Il est urgent de franchir une nouvelle étape en matière de génériques, dont la prescription stagne, il est indispensable de garantir que seule la véritable innovation thérapeutique sera remboursée, il est nécessaire de mieux soutenir la baisse de la consommation de médicaments, qui passera par une baisse de la prescription. La surconsommation de médicaments en France reste un sujet de préoccupation à la fois financière et thérapeutique.
Puisque j'arrive au terme de mon intervention (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP), je dirai que vous avez fait, une fois de plus, le choix d'un projet marqué par une vision comptable et dominé par des considérations à court terme. Nous n'en savons pas précisément les raisons. Certains diront que c'est par volonté de transférer aux assurances privées, mais peu importe. En tout cas, les considérations idéologiques ou tactiques qui ont été les vôtres ne font pas une politique. D'autres perspectives sont envisageables.
Compte tenu de l'absence totale d'indications sur la nature exacte du projet que vous allez, dans la pratique, mettre en oeuvre – non de celui que vous annoncez devant nous aujourd'hui –, alors que vous dites qu'un certain nombre d'hypothèses sont à revoir, nous demandons le renvoi de ce texte en commission. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)