Vous le savez, la progression de nos dépenses de santé, c'est 80 % de l'augmentation de la dépense publique. Nous ne pouvons donc pas nous permettre de relâcher nos efforts.
Et je salue, mesdames et messieurs les députés, l'esprit de coresponsabilité exemplaire qui a prévalu tout au long de l'examen de la première partie du projet de loi de finances. Il nous a permis de réduire de 500 millions d'euros le déficit de l'État par rapport à l'objectif, grâce à l'appui de votre commission des finances.
Je suis certaine que ce même esprit présidera à nos débats, avec le soutien du président de votre commission des affaires sociales Pierre Méhaignerie, et de son rapporteur, Yves Bur, et de tous les rapporteurs, dont les propositions nous permettront de poursuivre nos efforts d'économie – je pense notamment aux médicaments génériques.
D'abord la maîtrise des dépenses. ensuite seulement des recettes complémentaires ciblées : c'est notre stratégie depuis trois ans et c'est la condition sine qua non d'un redressement durable des comptes sociaux.
Les recettes annoncées par le Premier ministre, le 24 août, viennent donc s'ajouter, et non se substituer, à notre effort sur la dépense. Elles représentent 6 milliards d'euros supplémentaires pour la sécurité sociale. En septembre, vous avez déjà adopté la première moitié de cet effort. La seconde moitié figure dans les textes financiers qui vous sont à présent soumis. L'ensemble de ces mesures témoigne de notre constance dans nos choix. Nous sommes en effet restés fidèles à trois principes.
Premier principe : nous avons donné la priorité à la réduction des niches fiscales et sociales injustifiées, pour un total de 4 milliards d'euros environ. Nous l'avons fait en préservant les dispositifs qui soutiennent la croissance et l'emploi. Je le dis à l'opposition, qui prétend supprimer 50 milliards d'euros de niches : dans ce domaine comme dans les autres, l'heure est au sérieux. Chaque jour, vous l'annoncez à grand bruit : bientôt, très bientôt, vous allez publier la liste des avantages fiscaux et sociaux que vous voulez rayer d'un trait de plume. Il y en aurait pour des dizaines de milliards d'euros. Mais, pour l'instant, nous n'avons rien vu venir.