Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Chacun ici, comme partout ailleurs en France, sait les difficultés devant lesquelles nous sommes. Trop nombreux sont ceux qui souffrent terriblement des effets de la crise. La croissance n'est pas au rendez-vous. Et vous expliquez à qui veut bien vous croire que la seule issue est dans la réduction des dépenses (« Tout à fait ! » sur les bancs du groupe UMP.) alors que dans le même temps vous vous refusez à toucher aux niches fiscales des plus riches. Ce faisant, vous augmentez les taxes et les impôts du plus grand nombre.
Malheureusement pour vous, le journal La Tribune vient de publier des informations sur les rémunérations des dirigeants de banque en 2010 : ils se seraient augmentés de 44,8 % au cours de cetteannée (Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Tant mieux pour eux car pour ceux qui devaient toucher la prime de 1 000 euros, il n'en va pas de même : l'entreprise Securitas versera une prime de 3,50 euros à ses salariés. C'est déjà ça, me direz-vous, car la plupart des salariés ne toucheront absolument rien !
Une question s'impose : jusqu'où irez-vous dans le laxisme à l'égard des banques ? Si j'ai bien compris, conclusions des réunions du G7 et du G20 à l'appui, les banques sont malades et il faut les recapitaliser une seconde fois. Avec quel argent, si ce n'est en définitive celui de ceux qui ne bénéficieront ni d'augmentation de salaire ni de prime ?
Au début de la crise, le Président Sarkozy, tel Robin des bois, devait tout remettre en ordre. Qu'a-t-on vu en réalité ? Rien. Tout a recommencé comme avant, y compris pour ce qui est de la rémunération des banquiers. Vous donnez ainsi le signe que, quoi que les banques fassent, l'État sera là pour payer.
Quels enseignements avez-vous tirés de la crise des banques ? Aucun ! Enfin si, un seul : que tout aille comme avant comme si rien ne s'était passé. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)