Il conviendrait sans doute de réfléchir aux formules qui ont pu prêter à ce type d'interprétation.
Mais les chapitres incriminés présentent les organes génitaux et l'appareil reproducteur de la femme et de l'homme, que les élèves doivent connaître pour le bac et il n'y a pas là de déni de l'anatomie femelle ou mâle, côté humain. Certes, et c'était nouveau, conformément à une recommandation, au lieu de se contenter d'expliquer la reproduction avec des planches anatomiques à partir des gamètes, les auteurs ont essayé de montrer que ce système était englobé dans une société. Peut-être les formules étaient-elles ambiguës ? Peut-être aussi ont-elles été sorties de leur contexte ?
Il s'agit simplement de rappeler cette phrase de Simone de Beauvoir selon laquelle on ne naît pas femme, mais on le devient. Elle signifie que nous naissons avec un sexe, mais que nous ne sommes pas pour autant femelle ou mâle ; on est caractérisé XX ou XY, et on devient un individu sexué avec toute la symbolique qui va autour par l'apprentissage, l'éducation, l'insertion sociale.
Ces manuels ont introduit l'idée que le biologique s'insère dans des rapports sociaux plus complexes, et notamment à travers la question du transsexualisme et du transgenre. C'est en effet à partir de l'étude du transsexualisme que le concept de genre a été élaboré et c'est un fait social déterminant pour comprendre la complexité des constructions sociales du féminin et du masculin.