Il y a très peu de programmes concernant les biotechnologies et la génétique. Je peux citer le programme que l'INRA avait lancé à Colmar, avec toutes les difficultés que l'on connaît ; c'est un programme qui a coûté cher mais qui est reconduit. Il avait été entrepris après une large concertation locale, après l'élaboration d'un protocole avec l'ensemble des partenaires (y compris la Confédération paysanne locale) et il était considéré comme exemplaire en terme d'accompagnement citoyen et d'anticipation des prises en compte sociétales. Mais l'INRA a beaucoup de mal à développer ce type de programmes dans la mesure où la recherche, même publique, subit le poids du positionnement de la société sur ces questions-là. Il serait faux de dire qu'il n'y a pas de recherche dans ces domaines mais elle est conduite en partenariat avec d'autres organismes, au sein de pôles de compétitivité ou dans le cadre de protocoles passés avec des organismes privés. Il y a donc une recherche dans ces domaines dans notre pays mais elle s'accompagne de terrains d'expérimentation extérieurs à notre pays. Tous les terrains d'expérimentation concernant les OGM sont hors de France.
Concernant l'IRD, je pense que la situation est grave et je souhaiterais insister sur deux points qui me semblent particulièrement importants. Les conséquences du réchauffement climatique vont très vite frapper très durement certains pays insulaires du Sud. En 2050, on comptera des centaines de millions de réfugiés climatiques. C'est catastrophique. Il devrait y avoir une hausse de crédits et c'est une baisse que nous constatons ! On est plus dans une position d'adaptation au changement climatique que dans une posture de lutte.