L'ASAF partage les préoccupations formulées par les associations qui se sont déjà exprimées. Je souhaite, pour ma part, insister sur deux points particuliers, relatifs au devoir de mémoire.
La célébration du 11 novembre 2011, tout d'abord. Le comité d'entente, qui regroupe 42 associations de militaires et anciens combattants, a proposé que le 11 novembre commémore dorénavant le sacrifice de tous les soldats morts pour la France depuis ses origines jusqu'aux OPEX actuelles. L'ASAF, membre du comité d'entente, soutient cette proposition. Cette date symbolise parfaitement le sacrifice des Français d'hier et d'aujourd'hui, les armes à la main, pour la liberté et l'indépendance de notre pays.
C'est dans cet esprit que l'ASAF réitère pour la troisième année consécutive, devant la Commission de la défense, après en avoir fait la demande par écrit au Président de la République et l'avoir rappelé la semaine dernière à Henri Guaino, sa demande de voir le chef des armées déclarer officiellement que l'armée française a rempli dans l'honneur et conformément aux ordres reçus, sa mission au Rwanda lors de l'opération Turquoise. Le 11 novembre pourrait constituer une bonne opportunité pour une telle déclaration du Président de la République, très attendue dans les armées.
Au moment où Laurent Gbagbo aujourd'hui, et peut-être demain un président taliban d'Afghanistan et un président islamiste de Libye, dépose une plainte contre l'armée française, il importe que le chef des armées lave l'armée française de tout soupçon quand celle-ci est injustement accusée. Il en va de la mémoire de notre pays qui risque d'être ternie demain parce que la vérité des faits n'aura pas été affirmée sans ambiguïté au moment où il aurait fallu le faire.
Je voudrais également évoquer la commémoration du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie. Concernant les soldats français disparus pendant cette guerre, l'ASAF a déjà demandé l'an dernier que soit mise sur pied une cellule du ministère de la défense chargée d'étudier de manière officielle et objective cette question, afin de réaliser un document-mémorial rassemblant les faits connus sur ce sujet sensible.
Concernant les cérémonies du cinquantième anniversaire, l'ASAF souhaite que la présence des représentants de l'État et des armées soit réservée aux seules journées nationales d'hommage, pour éviter de nourrir toute polémique notamment autour du 19 mars. Il s'agit bien de faire de cette année du cinquantième anniversaire, une année de réconciliation nationale entre Français et non de repentance sur notre présence et notre action en Algérie pendant 130 ans.