Je suis atterré : que je sache, en France, même dans le secteur privé, l'activité de crédit est exercée par délégation de l'État. Or ni la Banque de France, ni la Commission bancaire, ni Bercy n'ont rien vu, alors que les besoins de financement de Dexia s'élèvent à 260 milliards d'euros ! C'est une histoire de fous. On a le sentiment que plus personne ne contrôle la situation…
Au moment de créer une nouvelle structure destinée à prêter aux collectivités, il est inadmissible qu'on ne puisse connaître le montant de son capital. D'autre part, en quoi une garantie de plus de dix ans dérangerait-elle la Commission européenne ? Peut-être préfère-t-elle qu'on laisse sauter Dexia, au risque de provoquer une crise systémique ? La garantie devrait aller jusqu'au bout, quitte à se passer de la Commission, et couvrir l'ensemble des montants dus.
Enfin, il n'est pas normal qu'on ne nous donne pas une description précise du portefeuille de Dexia. Je crains que nous n'allions de surprise en surprise : dois-je vous rappeler qu'en août encore, les dirigeants de Dexia nous disaient que tout allait bien, que Dexia allait même renouer avec les bénéfices au quatrième trimestre ? Et puisqu'on nous parle de responsabilité, que va penser l'opinion publique de ces dirigeants, payés des millions pour le résultat qu'on sait ?