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Intervention de Jean-Louis Léonard

Réunion du 18 octobre 2011 à 9h30
Questions orales sans débat — Utilisation des biens acquis par l'État à la suite de la tempête xynthia

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Léonard :

Monsieur le ministre chargé des transports, mis en place très rapidement, le dispositif d'acquisition à l'amiable par l'État des biens sinistrés à la suite de la tempête Xynthia a permis de mettre hors de danger les habitants de secteurs particulièrement dangereux, notamment à Charron où s'était rendu le Président de la République, et à La-Faute-sur-Mer, dont on savait qu'aucun dispositif ne pourrait les protéger efficacement.

Aux Boucholeurs, sur la commune de Châtelaillon, ce n'était pas le cas. Il a fallu un an et demi pour que les services de l'État admettent qu'il était parfaitement possible de protéger efficacement le site contre des événements comme Xynthia et que la zone noire des Boucholeurs n'avait pas de raison d'être.

Les propriétés acquises par l'État deviennent au fil du temps de véritables friches, car elles sont totalement laissées à l'abandon. Nous avons peu de visibilité sur le devenir de celles-ci et sur les intentions de l'État. Pour imaginer sereinement l'avenir, nous avons besoin de réponses précises et d'un accompagnement de la part de l'État qui s'est entêté à encourager la vente de ces maisons, alors même que nous dénoncions le zonage.

Pour ces biens, l'État s'est engagé à procéder à leur destruction. Sur des sites tels que Charron où les destructions doivent commencer d'ici à la fin du mois d'octobre, la démolition ne semble pas poser de problèmes techniques majeurs. Ce n'est pas le cas partout, notamment aux Boucholeurs, à Fouras ou à Boyardville, dans l'île d'Oléron.

L'urbanisme particulier de ces villages de pêcheurs se caractérise par des maisons imbriquées les unes dans les autres, représentant un seul et même ensemble. La totalité des propriétaires n'ayant pas cédé leur bien à l'État, nous nous retrouvons en face d'un cas de figure où la destruction des biens propriétés de l'État est impossible, sans mettre en péril les habitations mitoyennes, et aberrante en terme d'urbanisme, car déstructurant totalement un tissu urbain ancien et dense.

Mme le préfet de Charente-Maritime a indiqué, lors de sa conférence de presse annonçant la suppression de la zone noire des Boucholeurs, qu'elle attendait des propositions de la part des collectivités. Même si cela semble un peu surréaliste compte tenu de ce qui s'est passé, nous sommes prêts à jouer le jeu pour sauver nos villages.

Mais comment faire des propositions sans savoir ce qu'il est possible d'y faire et surtout sans connaître les moyens financiers que l'État est prêt à mettre à la disposition des communes pour réparer les dégâts causés par ses décisions ?

Au nom de mes collègues de Charron, Nieul-sur-Mer, Yves, Fouras, l'île d'Aix et Boyardville dans l'île d'Oléron, je vous demande, monsieur le ministre, de nous apporter des réponses tant sur les possibilités d'utilisation de ces maisons ou terrain, que sur les moyens financiers mis à disposition par l'État pour permettre leur réalisation.

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