Je comprends l'idée d'un service public mondial de l'environnement et je crois aussi en la force des réunions, même ratées. Ces réunions ont un fort impact, même par leur échec, et permettent une sensibilisation croissante des populations sur la question du climat. Je le constate dans l'intérêt que suscitent les plans climatiques locaux. C'est donc un investissement.
Il faut aussi « balayer devant sa porte ». Notre pays a des responsabilités dans ce domaine, avec ses incohérences, par exemple s'agissant des incitations fiscales pour les équipements photovoltaïques, ses retards : au Havre, on parle de captage du CO2 depuis quinze ans. Les industriels mettent moins d'ardeur à investir dans la recherche sur le captage du CO2 que sur les gaz de schiste. Il faudrait exercer une pression politique plus forte.
Les conférences n'abordent jamais le problème des migrations climatiques. Un maire m'a écrit pour savoir si j'étais prêt à accueillir provisoirement des enfants de Fukushima. Je lui ai demandé s'il proposait la même chose pour les familles somaliennes. Il m'a répondu par la négative car selon lui, nous étions sûrs que les enfants retourneraient au Japon. Quelle est cette mentalité ? Il faudra soulever ces questions des migrations climatiques, pour savoir comment la solidarité internationale va fonctionner.
Je comprends la position des Chinois à propos de la pollution que nous avons produite dans le passé ; ils nous disent qu'ils ont droit à leur part de développement. Nous devrions leur montrer nos efforts et les inviter à faire de même.
En matière d'économie, il ne faut pas oublier la dimension éthique : pourquoi ne pas défendre les produits respectueux de l'éthique environnementale et créer un label spécifique ?