J'ai participé à une mission parlementaire qui s'est rendue au Proche-Orient. J'ai été frappé de la ressemblance avec la situation de l'Afrique du Sud d'avant 1994 : une ségrégation raciale, un mur, des barbelés, des humiliations, des répressions et des atteintes aux libertés fondamentales. Cela vous choque-t-il que l'on puisse employer le mot d'« apartheid » pour qualifier cette situation ?
Nous nous sommes tous réjouis du printemps arabe, mais toute la question est de savoir de quels régimes il accouchera, et quelle sera l'issue du combat souterrain entre l'islam modéré et l'islam intégriste. Souvenons-nous que la démocratie est aussi née, en Europe, sous l'égide de partis chrétiens – précisément dits « chrétiens-démocrates ». Vous avez parlé d'un pari en faveur de l'islam modéré : quelles sont, selon vous, les chances de gagner ce pari ?