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Intervention de Alain Juppé

Réunion du 4 octobre 2011 à 16h45
Commission des affaires étrangères

Alain Juppé, ministre d'état, ministre des affaires étrangères et européennes :

Je n'en sais rien ; mais je ne me sens pas responsable de la décision qui fut prise par M. Jospin. J'ai d'ailleurs souvent fait part, avant d'occuper mes actuelles fonctions, de mes préoccupations sur l'affaire afghane.

Un retrait brutal serait irresponsable et dangereux ; la seule voie possible est donc celle que nous avons choisie : étoffer l'armée afghane avant de lui transférer toutes les responsabilités.

La fermeté de la position française à l'égard de l'Iran est connue. Le jour de l'intervention du Président Ahmadinejad à la tribune de l'ONU, j'eus un entretien presque euphorique avec mon homologue iranien, qui m'assurait que, compte tenu des préceptes du Coran, l'Iran s'interdirait d'avoir jamais recours à l'arme nucléaire. Le discours de M. Ahmadinejad m'a ensuite fait comprendre que certaines déclarations de principe des autorités iraniennes devaient être considérées avec prudence. J'ajoute que, pour le coup, Mme Ashton a défendu avec beaucoup de ténacité et de courage la position européenne à Istanbul.

La Turquie est un pays puissant et un partenaire incontournable. Elle entend jouer un rôle et prend donc des initiatives, même si sa diplomatie est encore en devenir ; à l'origine, elle fut ainsi d'une grande prudence en Libye ; aujourd'hui que la situation évolue favorablement, elle se montre très présente. De fait, la liste des pays qui désiraient participer à la dernière conférence des amis de la Libye à Paris n'a cessé de s'allonger – elle était sensiblement plus courte lors de la première conférence !

En Syrie, mon homologue turc m'a expliqué qu'il s'était entretenu pendant trois heures avec Bachar el-Assad pour tenter de le convaincre d'arrêter la répression et de lancer un programme de réformes. Le lendemain, plusieurs dizaines de personnes furent tuées à Hamas et à Homs.

C'est par ailleurs sous ma présidence, je le rappelle, que l'UMP a pris position contre l'entrée de la Turquie au sein de l'Union. Il faut néanmoins continuer d'entretenir avec ce pays, qui est un partenaire incontournable, une relation étroite et constante. M. Erdogan vient enfin d'annoncer des sanctions de son pays contre la Syrie, ce dont je me réjouis.

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