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Intervention de Laurent Collet-Billon

Réunion du 5 octobre 2011 à 12h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement :

Le rapprochement entre Safran et Thales n'est ni un caprice de délégué général ni un caprice de ministre. Nous vivons dans un monde où l'investissement est de plus en plus rare et de plus en plus important. Ce contexte conduit nécessairement à la rationalisation de nos filières technologiques notamment dans les domaines de l'infrarouge et des centrales inertielles.

C'est un constat que nous partageons avec le ministère de l'économie : notre industrie est trop émiettée par rapport au reste de l'Europe. L'Italie dispose d'un champion unique avec Finmeccanica et au Royaume-Uni BAE Systems domine la situation, Rolls-Royce occupant un créneau très particulier. En Allemagne, le système est assez différent puisque l'industrie de défense se répartit entre les Länder. La France ne peut plus s'accorder le luxe de continuer à avoir plusieurs champions généralistes.

S'agissant du domaine terrestre, la rationalisation tarde à venir malgré les divers projets en lices.

Dans cette perspective, le programme VBMR (véhicules blindés multirôles) sera structurant. Sa mise en oeuvre est urgente: les VAB (véhicules de l'avant blindé) utilisés en Afghanistan sont très sollicités. La question de la compétition au sujet de ce programme se posera sur le plan français et sur le plan européen. Le besoin des armées françaises est de 2 000 à 3 000 véhicules ce qui représentera un effort de l'ordre de 2 à 3 milliards d'euros. Nous demandons aux industriels de s'organiser pour remporter le marché, car il n'y aura qu'un seul vainqueur.

Pour ce qui est du soutien à l'A400M, l'usage est que le fabricant assure l'entretien jusqu'à ce que le matériel soit mature. Après cette période, nous pourrons envisager de faire prendre davantage de responsabilités à des réparateurs étatiques. Ils sont absolument nécessaires, d'autant que le marché du maintien en condition opérationnelle n'est pas forcément intéressant pour les industriels car trop réduit. À titre de comparaison, le volume de production et d'entretien des NH90 représente une part négligeable de l'activité d'Eurocopter en comparaison de la production d'hélicoptères civils.

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