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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 28 septembre 2011 à 21h30
Renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé — Article 19, amendement 6

Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé :

Si j'avais une solution pour la médecine de ville, je l'aurais proposée dans la loi, sans hésitation. Tout le monde n'est pas en cabinet de groupe et il n'y a pas encore suffisamment de maisons de santé pluridisciplinaires, même s'il doit y en avoir à la fin de l'année plus que ce que l'on avait imaginé. Voilà pourquoi nous lançons cette expérimentation à l'hôpital.

Si un visiteur médical vient à l'hôpital et qu'un ou deux praticiens ne sont pas là, je ne suis pas persuadé qu'on lui mettra aussitôt les menottes ! Il est en effet assez facile de vérifier sa bonne foi, si tant est que l'on aille jusque-là. Il suffit de vérifier s'il a pris ou non rendez-vous, c'est simple. Je veux bien qu'on entre ainsi dans le détail, mais il faut comprendre que nous changeons de logique pour être plus dans l'information et non plus dans la promotion.

Aujourd'hui, tout le monde met en avant l'emploi, mais vous-même avez indiqué en commission qu'il y avait une décrue constante du nombre de visiteurs. Nombreux sont ceux, sur tous les bancs, qui, depuis des années, soulignent l'incidence des visiteurs sur le nombre de prescriptions, et je ne suis pas sûr que ce soit un scoop planétaire. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont recrutés, il ne faut pas l'oublier.

Par conséquent, si l'on pense, et vous avez le droit de ne pas penser comme moi, qu'il y a trop de médicaments en France et que l'on en consomme trop, cela vaut la peine de s'intéresser à l'ensemble des causes. La visite médicale en est une. Ce n'est pas la seule.

Je n'oublie pas non plus que les visiteurs médicaux appliquent des méthodes et des consignes données par les firmes. Ce n'est pas de leur propre chef qu'ils prennent les décisions. On rentrera dans une autre logique, je veux qu'il y ait un contrôle a priori sur les formations, les informations délivrées aux visiteurs médicaux.

Il n'y aura plus de visite médicale ou de promotion possible lorsqu'il y aura une réévaluation du bénéfice et du risque et, je vais même plus loin, il va falloir répondre avec précision à une journaliste d'un hebdomadaire paraissant le mercredi qui posait nombre de questions en la matière et qui nous demandait ce qui se passerait pour un médicament placé sur la liste des médicaments sous surveillance. Dans ce cas, je ne veux pas qu'il y ait une accélération de la promotion de la part du laboratoire, et on rentrera dans le détail avec la charte.

Nous devons considérer l'ensemble des causes qui favorisent la promotion des médicaments et facilitent l'augmentation du nombre de prescriptions. Je ne suis pas intégriste. L'IGAS n'avait pas proposé la suppression totale de la visite mais, tout à coup, elle est devenue le marqueur de la réforme. Il y a eu un engouement médiatique sans pareil. Si vous voulez une vraie réforme, me disait-on, supprimez-la. J'ai résisté. Après les assises du médicament, c'était la seule question qui était posée partout. Le soir même, dans Soir 3, on m'a montré un reportage sur la Suède, censée avoir eu le courage de l'interdire. À la fin du reportage, personne ne comprenait plus rien, elle n'avait pas l'air d'être supprimée. Cela dit, on ne peut pas rester dans le statu quo.

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