Je reviens sur la question de M. Roubaud. Il y aura des élections législatives en 2012 et des élections présidentielles en 2013. Nous verrons comment se manifeste la société iranienne en retenant bien que le système est très contrôlé : les candidatures sont filtrées, les bureaux de vote sont mobiles, il n'y a pas de bulletins de vote imprimés, pas de listes électorales. Il est difficile d'estimer la participation, même s'il semblerait effectivement qu'elle ait été forte en 2009.
Concernant les minorités en Iran, celles-ci sont en général opprimées, mais il faut distinguer entre plusieurs types de minorités. Comme vous le savez, le chiisme est religion d'Etat en Iran. Les sunnites représentent 10 % de la population, ce qui n'est pas négligeable, mais sont marginalisés. Ils sont localisés principalement dans le Sud et dans le Baloutchistan, où il existe une rébellion baloutche, qui suscite la crainte du régime.
Les Kurdes sont une deuxième minorité qui ont posé des problèmes, à l'époque du Chah et restent brimés. Ils ont des liens avec le Kurdistan irakien et le Sud-est de la Turquie.
Les Azéris représentent, eux, une partie significative de la population, et sont plus un groupe qu'une simple minorité.
Enfin, les chrétiens se composent de deux catégories : les Arméniens, qui sont bien implantés et intégrés – je rappelle que les relations de l'Iran avec l'Arménie sont excellentes – et les convertis récents, qui sont, eux, largement persécutés.