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Intervention de Edwige Antier

Réunion du 6 octobre 2011 à 15h00
Interdiction de la différence de taux de sucre entre les régions d'outre-mer et la métropole — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdwige Antier :

Je sais, monsieur le ministre, que vous y êtes très attaché.

Les préoccupations sanitaires liées aux produits alimentaires s'accentuent chez les consommateurs. La vie moderne, marquée par l'accroissement du travail féminin et des familles monoparentales, conduit les ménages à adapter leur alimentation aux rythmes de vie : ils tendent à privilégier des plats déjà prêts, limitant ainsi le temps consacré à la préparation des repas.

Dans l'esprit de cette proposition de loi, je propose la création d'un label « alimentation infantile » pour la protection des consommateurs, notamment les plus fragiles d'entre nous : les enfants de 0 à 3 ans. Je remercie mes collègues d'avoir voté en majorité mon amendement en commission.

À l'heure où l'on essaie de prévenir l'obésité et l'hypertension, la « malbouffe » commence dans la poussette, conditionnant les enfants dont le goût se forme pour la vie à rechercher le sucre et le sel. Il faut savoir que le bébé a plus de papilles gustatives que l'adulte et qu'il les sélectionne pour sa vie entière dans les trois premières années de sa vie. Quand un enfant mange trop sucré ou trop salé trop tôt, il recherchera ensuite ce goût toute sa vie, ce qui le prédisposera à l'obésité et à l'hypertension.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 85 % des enfants de 19 à 24 mois et 91 % des 31 à 36 mois mangent régulièrement les mêmes produits que leurs parents alors que leurs besoins nutritionnels sont très particuliers. Il faudrait au contraire tenir compte de leur immaturité physiologique : les enzymes digestives sont immatures jusqu'à l'âge de trois à cinq ans et l'élimination rénale n'est mature qu'à seulement deux ans. Pour assurer sa croissance, un bébé mange six fois plus en volume par rapport à son poids qu'un adulte.

Une bonne alimentation est un facteur de bon développement psychomoteur. Tous les professionnels de la santé et le Plan national nutrition santé insistent sur la nécessité d'une alimentation spécifique jusqu'aux trois ans de l'enfant. Les directives européennes demandent de ne pas créer de confusion entre l'alimentation générale et les alimentations particulières comme celle des tout-petits. C'est pourquoi un label est indispensable pour les produits alimentaires destinés à la petite enfance.

Ce label sera apposé sur les aliments conformes à la réglementation pour cette tranche d'âge. Cela constituera une garantie permettant une identification rapide, qui n'est pas possible aujourd'hui. Dans une grande surface, il est proposé à la mère de famille quatre à cinq compotes dont la valeur nutritionnelle n'est pas adaptée à l'enfant sans qu'elle dispose d'éléments pour se déterminer. Ce label aura donc une valeur éducative auprès des familles.

Monsieur le ministre, vous voulez agir sur les comportements de façon précoce. Ce sera l'effet de ce label. Je sais que vous aurez à coeur de traiter ce problème de santé publique parce qu'il touche les enfants et leur avenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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