Monsieur le secrétaire d'État chargé des transports, la région Île-de-France souffre d'une grave carence en matière de transports en commun inter-banlieue. Seul un métro en rocade autour de Paris, maillé avec les lignes radiales existantes ou en devenir – gares de métro, RER, bus et tramways – et reliant les zones denses mal desservies du territoire francilien, permettrait d'apporter une réponse satisfaisante à cette situation.
Convaincus de la nécessité de ce projet, baptisé « Arc express » par la région Île-de-France et « Métrophérique » par la RATP, la région et l'État ont inscrit dans le contrat de projet État-région 2007-2013 des crédits d'études de faisabilité technique et financière, à hauteur de 33 millions d'euros, dont 25 millions seront débloqués dès le mois de décembre prochain pour en accélérer la mise en étude.
Ce projet de « Métrophérique » a par ailleurs été inscrit dans les conclusions du récent Grenelle de l'environnement.
Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France, m'a confirmé hier que sa réalisation pourrait débuter dans le Val-de-Marne, département où de nombreuses études ont d'ores et déjà été menées, grâce au financement du département, en faveur d'un métro en rocade appelée « Orbival ».
Ce projet d'envergure est le seul capable d'entraîner une modification profonde et durable de la physionomie des déplacements en Île-de-France, et de faire de cette région une région-capitale économique et écologique majeure dans le concert des régions européennes.
Compte tenu de la nécessité de le réaliser dans les meilleurs délais et du lourd investissement financier qu'il suppose – 2 milliards d'euros, soit 90 millions d'euros le kilomètre selon la RATP – pourriez-vous, monsieur le secrétaire d'État, nous indiquer quelle forme prendra l'engagement de l'État dans ce qui sera à l'évidence le plus grand projet structurant, en termes d'aménagement du territoire, réalisé en Île-de-France dans les cinquante prochaines années ?
Participation financière, engagement de l'AFITF, cautionnement d'un grand emprunt national, voire international, sur une longue durée, justifiée par le fait qu'il servira des générations d'usagers, et amorti par la création d'une taxe spécifique sur la richesse économique et urbanistique que ce métro permettra de créer le long de sa ligne, voilà quelques pistes qui pourraient être explorées.
Monsieur le secrétaire d'État, nous sommes face à une responsabilité historique envers les 11,5 millions de Franciliens. J'espère que l'État ne sera pas absent d'un tel projet.