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Intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet

Réunion du 9 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Écologie développement et aménagement durables

Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'état chargée de l'écologie :

Monsieur Favennec, je veux, avant tout, saluer ici la très grande qualité du travail de Michel Barnier, travail conjoint que nous avons accompli au cours de la préparation et lors de la tenue du Grenelle de l'environnement, lequel a souhaité adosser à un volontarisme complémentaire les propositions du plan Barnier pour l'agriculture biologique, qu'il reprend à son compte. Nous poursuivrons ce travail conjoint, notamment à l'occasion des assises de la forêt et du bois, sujet auquel, je le sais, vous êtes aussi sensible.

La France se trouve dans une situation extrêmement paradoxale. Vous l'avez souligné, le goût des Français pour l'agriculture « bio » va croissant. Contrairement à certaines idées reçues, cet intérêt touche toutes les catégories socioprofessionnelles et tous les portefeuilles, même si c'est plus ou moins facile. La consultation du public effectuée par le Grenelle de l'environnement l'a démontré : tout le monde a envie de pouvoir consommer « bio ». Or la France ne produit pas, loin de là, tous les produits biologiques qu'elle consomme, alors que le cahier des charges du « bio » est environnemental et que l'on aimerait que nos campagnes puissent en bénéficier. Ainsi, une part importante du « bio » que nous consommons est importée, notamment d'Allemagne, donc transportée dans des camions fatalement polluants, ce qui est dommage.

Le Grenelle de l'environnement a choisi de prolonger les engagements du plan Barnier, notamment en atteignant très rapidement une part de 20 % de produits biologiques dans la restauration collective. C'est un moyen de proposer des contrats pérennes aux agriculteurs, et donc de stabiliser un marché qui en a avant tout besoin. Cette politique a également une dimension sociale. Il est vrai que le « bio » est plus cher et l'introduire dans la restauration collective est une façon de proposer la qualité à tous et de créer un effet d'entraînement. Si les Français, qui prennent de plus en plus goût au « bio », en consomment dans la restauration collective, ils seront tentés de poursuivre l'expérience chez eux. Le « bio » sera introduit, pour commencer, dans les cantines des administrations d'État, qu'il s'agisse des repas ou de l'événementiel – cocktails, soirées… Cette politique devra évoluer rapidement pour s'étendre à l'ensemble de la restauration collective. Elle visera l'agriculture « bio », les produits de saison et de proximité, puisqu'il s'agit naturellement d'avoir une vue d'ensemble sur la qualité de notre alimentation.

Derrière cela, il y a un objectif en termes de surface agricole. Actuellement, l'agriculture biologique occupe 2 % de la surface agricole utile. Nous souhaitons porter cette part à 6 % en 2010 et à 20 % en 2020, ce qui constitue un objectif ambitieux. La priorité sera donnée aux espaces agricoles dans des situations de captage de la ressource en eau. Les modalités devront être précisées grâce à la mise en place très rapide d'un comité de pilotage.

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