L'ANSES fournit des résultats de plus en plus précis et montre combien il faut veiller à la santé des femmes enceintes et des jeunes enfants au regard de la présence de bisphénol A.
J'ai, par exemple, connu le cas d'une petite fille qui, à huit mois, avait déjà une poitrine de femme adulte. De tels cas sont de plus en plus courants. On n'ose pas inquiéter les parents en incriminant le bisphénol A. On vérifie donc en endocrinologie que d'autres facteurs n'interviennent pas mais, à la différence d'une banale rougeole, aucune déclaration n'est requise. Dans ces conditions, on ne saura jamais quelle est la portée réelle des perturbateurs endocriniens, sauf à se contenter des études sur les animaux. C'est une question plus générale que j'ai souvent abordée ici : les certificats de santé sont de moins en moins bien remplis alors qu'ils sont prévus par la loi. On pourra donc toujours alléguer l'absence de données statistiques, malgré ce que constatent de plus en plus de pédiatres, d'urologues et d'endocrinologues. Il faut donc absolument sensibiliser le public au problème.
On nous fait aussi valoir que nous manquons d'autres types de contenants que ceux comportant du bisphénol A. C'est faux : on peut manger un yaourt dans un type adapté de carton mais aussi dans un verre. Un parent averti essaiera donc d'éviter l'exposition au risque. Pour les biberons, nous avons trouvé un substitut et les parents se sont adaptés. Il faudrait s'attaquer d'abord au maillon de la chaîne qui est le plus vulnérable.
Un jour, un autre pays nous montrera que les effets du bisphénol A sont réels et que des solutions existent pour se dispenser de son utilisation.