La question de M. Lagarde est importante.
Depuis les années soixante, le transport ferroviaire de passagers s'est beaucoup amélioré grâce aux TGV, aux TER et, dans les années soixante-dix, aux trains Corail. Mais, si le matériel et les techniques utilisés pour le transport de personnes sont de meilleure qualité et entraînent moins de nuisances sonores, il n'y a eu quasiment aucun progrès pour le fret. Le ministre d'État a ainsi, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, lancé l'idée de développer les autoroutes ferroviaires et le transport combiné, et de faire des trains plus longs sur longue distance, sur des itinéraires où nous allons construire des lignes à grande vitesse. Mais, étant fils de cheminot, je le sais pour avoir habité à côté d'installations ferroviaires, on entend, la nuit, le bruit des freins, celui des sabots dans les triages ou la montée en puissance de l'air comprimé lors des essais de freinage. Je puis vous assurer que c'est extrêmement désagréable. Il y a quelques années, en région parisienne, les riverains ne supportant plus le bruit occasionné par le passage des camions, ont demandé la réouverture de lignes. Mais ceci a posé problème, car, les trains de fret n'étant pas prioritaires, ils freinent, s'arrêtent et redémarrent souvent, d'où d'importantes nuisances sonores.
Nous devons faire un gros effort de recherche pour mettre au point de nouveaux matériels. Nous souffrons actuellement en France d'une pénurie de wagons et les nouveaux opérateurs ont beaucoup de mal à s'en procurer. Il nous faut améliorer la qualité de ces matériels, souvent anciens, afin de développer le fret ferroviaire, sans créer de nouvelles nuisances. Nous ferons, monsieur Lagarde, tous nos efforts en la matière. Nous allons dire à votre collègue, M. Léonard, qui préside le programme de travail du PREDIT – le programme national de recherche et d'innovation dans les transports terrestres –, qu'il faut aller dans ce sens. Je suis prêt à aller avec vous dans les centres de recherche pour vous montrer dans quelles directions nous travaillons.