Je souhaite revenir de façon plus précise sur les prix du pétrole.
Dans son scénario macro-économique, le présent projet de loi de finances retient – ce qui est tout à fait stupéfiant – l'hypothèse d'un gel de l'économie mondiale. Le Gouvernement a observé les données du mois d'août : il y a quelques semaines, le baril de Brent était en effet à 73 dollars ; l'hypothèse retenue pour 2008 a donc été celle d'un cours moyen à 73 dollars. Malheureusement, aujourd'hui, le baril de Brent est plutôt à 94 dollars ! Quant au WTI, il avoisine les 96 ou 97 dollars, et peut-être atteindra-t-il les 100 dollars dans quelques jours, auquel cas le prix du Brent suivra.
Se tromper un peu, ou une fois, passe encore. Mais je me souviens avoir posé la même question, celle de l'hypothèse du cours du baril pour l'année à venir, à M. Sarkozy puis à M. Breton lorsqu'ils étaient à Bercy : l'hypothèse qu'ils m'ont indiquée s'est à chaque fois révélée nettement inférieure à la réalité. Cette année, nos dépenses d'importation de pétrole et de gaz s'élèvent à 50 milliards d'euros : ce n'est pas rien ! Comme nous ne disposons pas de ces ressources – non plus, soit dit en passant, que d'uranium – il faut en effet les acheter ailleurs. Si l'on se trompe de 20, 30 voire 40 dollars, imaginez la difficulté pour le budget de 2008 ! Bref, retenir l'hypothèse macro-économique d'un baril de Brent à 73 dollars, alors qu'il atteint déjà 94 dollars aujourd'hui – et l'on peut supposer, sans être devin, qu'il continuera à monter –, occasionnera d'importantes difficultés budgétaires.
Je vous pose donc une nouvelle fois la question : quelle a été votre anticipation pour retenir, pour le prix moyen du baril en 2008, des bases budgétaires aussi hasardeuses ?