Il faudrait s'inspirer de ce qui se fait en Allemagne, au Japon et en Norvège. En France aussi on peut être novateur, mais il faut y mettre les moyens. Les sources de financement ne peuvent plus provenir de l'administration. Il faut donc impliquer des sociétés privées soucieuses de mettre en avant une image positive de leur activité. Malheureusement aucun projet de cette nature n'a été réalisé.
Il y a près de trente ans, j'avais tenté avec l'aide de Noël de Saint Pulgent, à l'époque où il s'occupait des financements public-privé au ministère des finances, de créer des centres d'enseignement à la conduite, dénommés « Auto Campus ». Quand je me suis rendu au Japon, il y a cinq ans, j'ai appris que 1400 écoles correspondant exactement à la formule de l'Auto campus y avaient été ouvertes. Financés par les constructeurs et les assureurs, ces centres permettent de juger les candidats en fonction de leurs résultats à la formation continue ; seules des personnes aux compétences vérifiées se présentent à l'examen d'obtention du permis de conduire. Qui plus est, il n'y a plus à attendre des mois avant l'examen.
Ce type de préparation répond aussi au problème de l'aptitude à la conduite. On sait que, pour différentes raisons, 5 % de la population ne doit pas être autorisée à prendre un véhicule. C'est un fait qu'il faut assumer. Tout le monde ne peut donc pas obtenir son permis de conduire, au risque sinon de le dévaloriser, comme il en est déjà du baccalauréat dont on réduit les exigences pour que tous les candidats puissent le réussir.