Il s'agissait de faire des démonstrations en dynamique destinées à montrer quelles pouvaient être les causes d'un accident – et pas seulement ses conséquences. Pour le filmage, la production avait trouvé des financements de la part d'équipementiers et d'assureurs ; le film n'aurait donc entraîné aucun frais. Il devait même être inscrit dans la grille des programmes télévisés de l'époque, Alain Jérôme, le directeur des programmes des chaînes publiques, ayant donné son accord – même si au départ il avait été réticent car les messages consacrés à la sécurité routière, m'avait-il dit, « font baisser l'audience ».
Mon but n'était pas de remettre en cause la réglementation mais de l'illustrer sous la forme d'une présentation ludique et accessible à tous. Dans l'essai qui a été réalisé, je m'adressais à un public de Latins, a priori plus difficile à convaincre, et j'expliquais pourquoi, moi qui suis un cascadeur, je mettais ma ceinture de sécurité dans tous mes déplacements en voiture, même à faible allure. La confiance que j'inspire en raison de mes activités de cascadeur confortait la crédibilité du message.
J'ai été également sollicité par M. Michel Ledru, chargé alors de la sécurité routière, lorsqu'il a été décidé d'abaisser la vitesse en ville de 60 à 50 kmh. J'ai alors organisé une démonstration qui consistait à faire glisser sur 40 mètres une voiture lancée à 50 kmh sur la place des Invalides! Je voulais montrer qu'un conducteur très respectable pouvait, par l'addition de petites erreurs, commettre une faute de conduite aux conséquences spectaculaires. Mon film a intéressé les autorités du canton de Genève et a été multidiffusé, avec succès, à la télévision Suisse Romande.