Si l'on devait avoir une police de la route spécialisée, toutes les forces de police de sécurité publique seraient désengagées de cette mission au profit d'un groupe spécialisé. On peut imaginer une police de la route qui intervienne sur l'autoroute, par exemple : c'est quasiment ce qui se fait à Lyon où des autoroutes traversent l'agglomération ; elles ont été cédées par la sécurité publique aux CRS s'agissant de l'aspect autoroutier. Cependant, pour le tissu urbain, nous avons besoin d'une grande mobilité, d'une permanence des contrôles pour insécuriser le chauffard. L'individu qui va boire excessivement dans une boîte de nuit doit avoir le sentiment qu'il peut, à chaque coin de rue, faire l'objet d'un contrôle d'alcoolémie et qu'il vaut mieux qu'il rentre chez lui en taxi. Or ce sentiment, il ne peut l'avoir que si les services de police générale sont présents dans la ville. Par exemple, si l'officier de nuit note un creux dans l'activité, il pourra récupérer deux, trois véhicules de patrouille et organiser quelques contrôles. La richesse de la sécurité civile en zone urbaine, ce sont ses 66 000 fonctionnaires mobilisés. Il ne faudrait pas que leur action soit compromise par la spécialisation d'une unité de sécurité routière et qu'ils se trouvent en quelque sorte « désimpliqués » de cette mission.