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Intervention de Annick Lepetit

Réunion du 9 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Écologie développement et aménagement durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Lepetit :

L'analyse des budgets depuis 2002 montre que les gouvernements successifs n'ont jamais considéré les transports en commun comme une vraie priorité. Pourtant, nous savons que la mobilité sociale est une des clefs de la recherche d'emploi et du désenclavement des populations.

Des exemples concrets illustrent l'abandon de l'État.

Ainsi, s'agissant du RER C, l'amélioration qui était prévue est restée au stade de simples études. Quant à la saturation et les irrégularités que connaissent très souvent les RER A et B, que compte faire l'État pour y remédier ?

De même, la ligne 13, que je connais particulièrement bien, est aussi la grande oubliée des arbitrages financiers de l'État. Cette ligne de métro connaît de très lourds dysfonctionnements depuis de nombreuses années. Elle souffre de conditions de transports dégradées, telles que l'irrégularité, l'inconfort, la vétusté des voitures, une durée d'attente trop longue sur les quais et entre les stations ; s'ajoute à cela une surcharge de voyageurs, dont le nombre au mètre carré est supérieur aux normes légales. La ligne 13 est ainsi l'une des plus encombrées du réseau parisien, et un fort mécontentement ne cesse de croître chez les usagers. Depuis des années, l'État sait que seule une transformation d'envergure de cette ligne peut garantir un service public digne de ce nom. La mise en oeuvre d'une solution pérenne suppose qu'il engage des moyens importants, mais, jusqu'à aujourd'hui, seuls des crédits d'étude ont été inscrits, alors que la fréquentation de la ligne augmente inexorablement et que la mobilisation de milliers d'usagers, d'élus et d'associations s'intensifie.

La désaturation de la ligne 13 et des RER, ainsi que leur modernisation, sont des projets urgents, sur lesquels nous devons tous, je dis bien tous, nous engager. Ils concernent des millions de nos concitoyens, qui se déplacent quotidiennement dans des conditions de plus en plus difficiles. Les Franciliens attendent un réseau de transports fiable et moderne, des trains, des métros, des bus et des tramways qui arrivent à l'heure, qui soient confortables, sécurisés et surtout qui desservent tout le territoire, bref qu'il soit digne du service public. Nous ne pourrons y répondre que par un grand effort d'investissement. Et seule une véritable volonté politique peut le garantir.

Parce que ce budget pour 2008 ne correspond ni aux enjeux, ni aux discours, ni aux attentes des Français, je voterai contre. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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