Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, madame et monsieur les secrétaires d'État, mes chers collègues, la confrontation des points de vue et le foisonnement des propositions lors du Grenelle de l'environnement ont permis de faire des transports un enjeu majeur de l'avenir de nos sociétés, et particulièrement les transports urbains et périurbains, qui sont au coeur de la question en termes économique et environnemental.
En France, depuis 1990, les déplacements consomment plus d'énergie que l'industrie. Ils représentent 35 % de la consommation totale d'énergie et 60 % de nos importations de pétrole. La moitié de cette consommation est liée à la ville. Les deux-roues et les transports collectifs consomment chacun 3 % de l'énergie, les livraisons 37 % et les voitures particulières 57 %. Or un trajet sur deux ne dépasse pas trois kilomètres. D'où l'idée de les faire à vélo. Mais je ne suis pas sûre que la dizaine de voitures qui étaient garées mardi dernier dans la cour d'honneur de l'Assemblée nationale aient eu à parcourir plus de trois kilomètres !
En ville, c'est l'usage des véhicules les plus polluants et les plus bruyants qui a augmenté le plus, entraînant une hausse de 17 % des émissions nationales des gaz à effet de serre entre 1990 et 2004.
À ce constat environnemental rapide s'ajoute la facture du transport de plus en plus lourde, dans les budgets des particuliers comme des entreprises. La flambée du prix du pétrole devient dramatique pour de nombreux salariés – et pas seulement pour les pêcheurs –, qui n'ont d'autre solution que de prendre leur véhicule, la hausse du prix du foncier les ayant contraints à s'éloigner des centres-villes pour pouvoir se loger.