Les appréciations techniques sont toujours complexes pour les radars. On le mesure aussi s'agissant des radars dits pédagogiques. Ceux-ci étaient initialement conçus pour l'usage des communes. La technologie soulève des difficultés lorsque existent plusieurs files de circulation et que certains automobilistes roulent beaucoup plus vite que les autres. Au début, quelques ratés sont inévitables.
Dans le domaine de la sécurité routière, trop souvent, les décisions interviennent en même temps que se déroulent les expérimentations. Or, il faudrait stabiliser les systèmes, les adosser à des règles claires, elles-mêmes peu susceptibles de changements. Les initiatives nouvelles se fondent sur de bonnes intentions, mais elles perturbent immanquablement les dispositifs déjà en place, ce qui suscite des mesures compensatoires qui, elles-mêmes, ont des conséquences sur d'autres mécanismes, et ainsi de suite. Les populations éprouvent parfois des difficultés à en comprendre l'enchaînement.
La politique inaugurée en 2002 a été bien perçue car l'annonce de l'installation de nouveaux radars fut enregistrée comme répondant à la nécessité de rouler moins vite. Du coup, les automobilistes ont ralenti, presque un an avant la pose du premier radar. Puis, les mesures ont été appliquées telles qu'annoncées. Une politique de communication unique donne des résultats tangibles, il ne faut donc pas la brouiller.
Mais on s'attaque désormais à des niches, qui donnent moins facilement lieu à la mise en place de systèmes simples et stables. Nous nous trouvons dès lors confrontés à une contradiction entre l'exigence de la simplicité et celle de l'efficacité opérationnelle. Il nous faut la gérer.