Nous nous méfions, nous aussi, des chiffres ; c'est la raison pour laquelle tous ceux que nous avons cités sont ceux de l'Observatoire national de la sécurité routière.
Pour illustrer mon propos concernant notre méfiance à l'égard des chiffres, il me suffit de prendre l'exemple du programme REAGIR – Réagir par des enquêtes sur les accidents graves et par des initiatives pour y remédier – portant sur les causes multiples des accidents de la circulation. Alors que, à l'époque, nous nous battions pour que le contrôle technique des véhicules soit enfin généralisé, certains rapports affirmaient que seulement 2 à 3 % des accidents étaient liés à l'état du véhicule ; or, les enquêtes REAGIR, réalisées par une commission composée de fonctionnaires et de responsables associatifs, ont démontré que ce taux atteignait en réalité 21 % – ce qui a été déterminant pour la mise en place du contrôle technique.
Pour définir la cause d'accident à laquelle il convient de s'attacher prioritairement, il faudrait être capable de répondre à la question de la multicausalité des accidents. Il est incontestable que la solution à mettre en oeuvre pour qu'il n'y ait aucun accident réside dans l'association d'un conducteur 5 étoiles, conduisant une voiture 5 étoiles, sur une route 5 étoiles…