Intervention de Armand Jung
Réunion du 14 septembre 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière
Armand Jung, président :Notre rapporteur s'est souvent demandé pourquoi nous fabriquons des véhicules qui roulent à 250 kmheure pour ensuite mettre en place une batterie de dispositifs techniques afin de réduire la vitesse de ces véhicules.
Concernant l'ergonomie du tableau de bord, nous n'avons cessé d'entendre au cours de nos auditions l'argument selon lequel il faut avoir les yeux « rivés » sur le tableau de bord pour veiller à ne pas dépasser la vitesse autorisée. Il serait pourtant facile, pour les constructeurs, d'améliorer le tableau de bord, mais cela leur coûte cher et ils jugent plus valorisant de proposer des techniques plus sophistiquées.
Le système LAVIA est un bridage intelligent qui, selon nos informations, ne coûte pas très cher. Le problème est que nous ne disposons pas en France des cartes électroniques contenant l'ensemble des limitations de vitesse. Je crois pourtant, pour ma part, que notre pays est tout à fait capable de mettre en place cette cartographie électronique, indispensable à la réussite de ce type de limiteur de vitesse.
Le 12/10/2011 à 21:20, Burriff a dit :
Le LAVIA tel qu'il est présenté depuis 2006 limite la vitesse de l'automobile en fonction de données cartographiées.
Il survient alors deux problèmes sur cette vitesse :
D’une part, la vitesse donnée par un GPS (ou plus tard avec le GALILEO) est extrêmement précise : de l'ordre du dixième de kilomètre-heure. Bien entendu, la plupart des GPS donne une vitesse arrondie et amortie pour ne pas troubler la vigilance du conducteur.
La vitesse donnée par le tachymètre embarqué dans un véhicule de tourisme est lui imprécis.
A la conception, les industriels majorent toujours l'information donnée au conducteur de 2 à 3 km/h.
A l'usage, une variation très importante de la vitesse lue peut survenir en fonction de l'état des pneumatiques (usure ou gonflage).
Sur une voiture citadine, l'écart total peut atteindre 7km/h.
Sur une voiture type 4x4 avec de grandes roues, l'écart peut parfois dépasser les 10km/h.
Ainsi, un automobiliste qui lit une vitesse de 90km/h sur son tachymètre apprend avec son GPS que son allure peut être augmentée de près de 10 km/h. Mais le LAVIA l’en empêche.
D’autre part, le réseau secondaire en zone rurale est le plus souvent limité à 90km/h.
Cette limite n'est pas dictée par le risque réel mais par la classification administrative de la voie départementale.
Le LAVIA pourra alors présenter un "piège" à celui qui d'ordinaire utilisera son limiteur LAVIA en zones urbaines et périurbaines ou dans un secteur où la vitesse dictée par la cartographie sera parfaitement en accord avec le terrain.
Il serait intéressant que le système LAVIA ait une fonction de suggestion de la consigne donnée au régulateur de vitesse. Ainsi, l’automobiliste reste maitre de son allure et peut l’ajuster en fonction des conditions de circulations.
Enfin, le système LAVIA dispose d’une fonction de désengagement de la restriction de vitesse pilotée par la pédale d’accélérateur. Lorsqu’un besoin de puissance est demandé par le conducteur, celui presse énergiquement la pédale et atteint la position « kick-down ».
Il est important de souligner que cette fonction est déjà utilisée par les transmissions automatiques.
Il sert à rétrograder un ou plusieurs rapports afin de donner une vive accélération à la voiture.
Dans le cas d’une conduite avec le LAVIA, un conducteur qui n’aurait besoin que de quelques km/h pour par exemple sécuriser un dépassement se trouverait alors dans une accélération bien plus importante. Ça manœuvre devenant ainsi moins confortable et surtout moins sûre en raison d’une vitesse atteinte plus élevée qui nécessitera un freinage plus appuyé pour regagner la vitesse antérieure à la manœuvre.
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